L'insomniaque publie enfin, le 15 janvier, la traduction de l'excellente biographie consacrée en 1977 par Rolf Recknagel à B. Traven, alias Ret Marut, révolutionnaire spartakiste devenu par la suite — à la faveur d'un anonymat intraitable qui le protégea de funestes coups de piolet — l'un des plus célèbres romanciers au monde. C'est l'inénarrable et minutieuse Adèle Zwicker qui s'est chargée de cette traduction (enrichie par l'astucieux ajout de précisions, à l'attention du public français, relatives aux conseils ouvriers dans l'Allemagne de 1920), après avoir déjà publié chez L'insomniaque et du même Marut Le genre de choses qui arrivent en France ainsi que Dans l'État le plus libre du monde (réédité par Actes Sud/Babel en 1998).
Voici le prière d'insérer de cette biographie :Elle est l’aboutissement des longs travaux de Rolf Recknagel qui prouva dès les années soixante que le mystérieux B. Traven (1882 ?-1969) — vagabond et conteur établi au Mexique dans les années 1920, qui prétendait à l’anonymat complet — n’était autre que l’agitateur allemand Ret Marut. Ce pamphlétaire brava la censure militaire pendant le premier conflit mondial et joua un rôle actif dans l’éphémère République des Conseils de Bavière en 1919. Jusqu’à sa mort en 2006, Recknagel ne cessa d’affiner le portrait de ce grand défenseur des pauvres et chantre de la subjectivité — immensément populaire en Allemagne et au Mexique, et dont les œuvres ont été traduites dans des dizaines de langues (dont une douzaine de titres en français). On verra à la lecture de cette biographie à la fois rigoureuse et passionnée qu’on peut dire de Traven, à l’instar d’un Lord Byron ou d’un Jack London, que sa vie aventureuse fut encore plus romanesque que ses écrits.
La seule étude sérieuse sur Traven parue jusqu'à présent en français était la chouette bande dessinée de Golo, B. Traven. Portrait d'un anonyme célèbre (Futuropolis, 2007).
En ce qui concerne le mouvement des conseils en Allemagne en 1918-1920, on pourra lire avec profit l'ouvrage de Jean-Paul Musigny (un intime de Mlle Zwicker, apparemment), La Révolution mise à mort par ses célébrateurs, même (Nautilus, 2001).
En ce qui concerne le mouvement des conseils en Allemagne en 1918-1920, on pourra lire avec profit l'ouvrage de Jean-Paul Musigny (un intime de Mlle Zwicker, apparemment), La Révolution mise à mort par ses célébrateurs, même (Nautilus, 2001).
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